Equipement de Culture Scientifique, Technique et Industrielle

Le projet présente deux visages. Côté est, la ville avec l’esplanade des Arts et Sciences, place urbaine, balise du sentier planétaire sur les parcours des transports en commun qui rejoignent le site. C’est un lieu du quotidien des riverains qui assure le lien entre les deux rives du nouveau quartier des Minotiers. Côté ouest, le jardin, une simple étendue de pelouse, tenue entre deux venelles de desserte, qui accueille le cinéma de plein air et ses transats, une scène pour les concerts de l’école de musique, les siestes scientifiques des visiteurs du musée, protégées de l’animation et du bruit du cours par le bâtiment.

Sur le parvis, les jeux des mots des Moulins imprimés dans le sol, le jeu d’eau du billard cosmique, l’horloge musicale qui égrène la phrase musicale du film de Spielberg, Rencontre du troisième type, interprétée par les musiciens voisins, interpellent le visiteur.
Le projet assemble deux volumes, deux univers. Au sol, un socle en déséquilibre, posé sur une béquille biaise et un V structurel, exprime l’instabilité et le doute qui anime la culture de la connaissance. Mais cette première émotion ne résiste pas à une approche attentive qui révèle la matière du béton clair, ancré dans le terrain, qui porte les lignes horizontales des planchers.

Porté par le socle, un assemblage chaotique de petits satellites épars, disposés sur un ruban continu, à plusieurs degrés. Cette rampe en pente douce organise leur ronde immobile autour du cône du planétarium, offrant les étapes de sa lente progression, coin repos, abris climatique, station d’observation, table d’orientation, cabinet de curiosité, dispositif rustique d’expérimentation. La visite est accompagnée d’un guide qui commente le spectacle du site, son histoire et sa géographie.

Ce dispositif architectural repose sur deux systèmes constructifs inscrits dans le territoire. Le béton clair et appareillé du socle, ciments et agrégats issus des massifs calcaires qui bordent la vallée. Il témoigne du savoir-faire industriel inventé, il y déjà deux siècles, et de la production « artisanale » des formes par les maçons qui coffrent et coulent cette matière vivante. La charpente bois du cône du planétarium, produite dans les forêts des massifs qui cernent l’agglomération. C’est la valorisation d’un matériau local, biosourcé et renouvelable. C’est la reconnaissance du travail manuel des charpentiers, du savoir-faire des entreprises locales et de la modernité des outils numériques. A travers cette mobilisation des entreprises et ouvriers du territoire, c’est un projet social qui s’élabore dans la micro société d’un chantier.

Les sensations étonnantes de l’exposition permanente de l’espace intérieur trouvent écho dans l’émotion de l’ascension du bâtiment par ses terrasses et ses rampes extérieures. Ces deux visites exploitent toutes les facettes et façades du projet qui installe un spectacle total nourri des fruits de l’exploration scientifique et des ressources du territoire.