Maison du Bourg

L’architecture de la Maison du Bourg est le premier outil de la médiation culturelle initiée conjointement par la Commune de Morzine et l’Association du Patrimoine par le réaménagement du centre bourg de la commune. Cette architecture est un paysage qui met en scène le trésor de Morzine, les trois ors qui fondent l’histoire, l’économie et la culture de ce territoire. Elle en représente les ressources et les savoir-faire contemporains et propose des usages d’avenir, partagés par les habitants et les visiteurs.

Sur la place de la mairie, le regard tourné vers l’Est, c’est la présence de la montagne qui s’impose. Dans ce premier regard sur le projet, vers le haut paysage, c’est l’or vert qui s’affiche, bois et pâturage sur lesquels s’inscrit le profil des toitures des chalets du chemin du Clou. Cette vue que notre projet met en exergue, restitue la dimension contemporaine de l’habitat morzinois et de ses ressources.

Sous la prairie, au pied de la montagne, s’inscrit la façade de la salle d’exposition permanente. L’ardoise en habille toute la surface verticale, vêture inédite en lames horizontales débitées dans l’ardoisière de Morzine, calepinées et assemblées dans des cadres d’acier Corten. Dans ce dispositif architectural contemporain c’est l’or gris qui s’expose, « présentation du matériau brut et du produit fini dans toute sa beauté et son excellence ». Fendue de sept coups de barre à mine qui créent les traits de lumière nécessaires à la scénographie intérieure, la façade de la salle d’exposition permanente franchie sans appui l’espace entre l’ancienne poste et l’église, offrant une lévitation paradoxale à sa masse minérale.

Sous ce volume aérien, la halle et la salle polyvalente constituent l’ensemble généreux dont les morzinois profitent toute l’année, en utilisateurs affranchis de leur complémentarité. A proximité de l’église, reliée au cimetière par un escalier à larges paliers qui investit le creux délaissé entre le mur de l’église et celui du cimetière, la salle se rend accueillante pour les peines des enterrements et les joies des mariages. Bien visible mais au calme, elle est « autonome, accessible depuis l’extérieur et a un fonctionnement indépendant du musée ». Elle s’ouvre sur la halle, en complément utile de ce grand volume extérieur qui s’étend jusqu’à l’ancienne poste, libre de tout appui structurel.

Le parcours muséographique est appréhendé comme une promenade jalonnée de découvertes successives. Trois espaces sont délimités dans le musée, correspondant aux trois séquences définies dans le programme : l’or vert, l’or gris, l’or blanc (Les champs de neige et les descentes en luge, la station d’Avoriaz). Chacun d’entre eux est doté d’une atmosphère propre, d’une personnalité forte.